Dessins d’enregistrement, 2003-

Les dessins d’enregistrement sont de très « basses résolutions ». L’hypothèse de départ consiste à imaginer ce que pourrait être une captation manuelle d’espaces sonores si nous n’avions pas les outils technologiques dont nous disposons aujourd’hui. Nous pourrions simplement imaginer être un moine copiste qui aurait à noter tout ce qu’il entendrait. Ainsi, la contrainte consiste à enregistrer sur des surfaces de papier tout ce que capte l’oreille. Dans le haut de la feuille, l’heure de départ, puis il s’en suit le dessin d’une ligne continue qui représente l’ambiance générale. Quant un événement se distincte de la masse sonore, il est aussitôt noté en identifiant l’objet de sa source : voiture, camion, voix homme ou femme, pas, cris, rires, craquement, etc. L’exercice consiste à inscrire le plus fidèlement possible l’activité acoustique qui a lieu lors de la performance. Une forme de consignation écrite. Enfin, lorsque la page est finalement complétée, l’heure de l’interruption de l’enregistrement est indiquée. Chaque page collige les traces de la durée d’une captation.

 

crédit photo Guy L’Heureux