Mario Côté, peintre, réalisateur et artiste-écrivain, vit et travaille à Montréal. Il s’intéresse particulièrement aux rencontres entre les disciplines artistiques, mais aussi entre les individus qui les pratiquent. Son travail au cours des dernières années interroge, d’une part, le concept de traduction interdisciplinaire en peinture et, d’autre part, la notion de corps-danseur et de corps-lecteur en vidéo. Il souhaite ne pas confondre les deux disciplines, mais plutôt les soutenir dans le dynamisme qui les anime réciproquement. Il a tenu une des premières chroniques vidéo dans la revue Cinéma 24 Images, a publié plusieurs textes à propos d’œuvres d’artistes et de réflexion sur l’art. Il a enseigné à l’Université du Québec à Montréal de 1989 à 2019. Il est actuellement professeur associé et artiste-chercheur indépendant.

En peinture, Mario Côté a produit une importante somme d’œuvres durant les années 1993 à 2000 dans laquelle il a d’abord exploré la représentation schématisée de l’image électronique pour ensuite se concentrer sur la figure emblématique du cinéma expérimental russe qu’est Dziga Vertov. Puis, au cours des dernières années, il a orienté son travail pictural vers la transposition visuelle d’ambiances sonores de lieux urbains et, plus récemment, vers la traduction picturale d’œuvres musicales du compositeur américain Morton Feldman. En tant que peintre, il cherche à affronter la notation musicale, qui structure le temps, en l’inscrivant dans un espace proprement pictural occupé par des signes géométriques et non-figuratifs. En 2002, une rétrospective de son travail, conduite par la commissaire invitée Nicole Gingras, s’est tenue au Musée d’art de Joliette. Il a présenté en 2010 deux importantes expositions sur la transposition complète de la pièce Palais de Mari de Feldman, avec l’interprétation de la pièce par le pianiste Jacques Drouin lors du vernissage. L’événement a eu lieu conjointement au Centre d’art Outremont et à la Galerie Trois Points à Montréal. Enfin, en 2015, une rétrospective au Musée régional de Rimouski, sous la direction du commissaire invité Patrice Loubier, regroupait un ensemble de tableaux autour de la pièce Crippled Symmetry de Feldman et une série de dessins d’enregistrement d’ambiances sonores. Au cours des dernières années, il a abordé en peinture et en vidéo l’œuvre pour piano, Sonate no 6, de la compositrice russe Galina Outsvolskaïa et une des dernières œuvres de notation graphique de Morton Fledman, Atlantis.

Il a produit jusqu’à maintenant près d’une quarantaine d’œuvres vidéo. Il a mis en œuvre plusieurs collaborations dans le domaine de la vidéodanse. Il a réalisé avec les chorégraphes Jeanne Renaud et Françoise Sullivan, pionnières de la danse moderne et contemporaine québécoise, des documents filmiques importants. Deux créations chorégraphiques de Jeanne Renaud, A Morte in braccio (2012) et Blanc Noir ou Rien (2010). Trois recréations avec Françoise Sullivan, signataire de Refus global, Les Saisons Sullivan (2007-2008), Dédale, (2007-2008) et Black and Tan Fantasy, Répétitions (2015). Avec la chorégraphe française Christine Marneffe il a coréalisé la vidéo Les Mauvaises Pensées (2004). Puis un nouveau cycle d’œuvres vidéo qui aborde la relation entre la lecture et l’écriture. Une adaptation du texte Les Lois de Platon par l’écrivaine Marie-Line Laplante, Des Lois Des Dialogues (2016) lu par les cinéastes Alain Fleischer, André S. Labarthe et Micheline Lanctôt. La lecture intégrale de Écorces (2016) par l’historien et philosophe Georges Didi-Huberman. Le texte À ciel ouvert (2011) et l’écriture en direct de La chambre qui attend, portrait d’Alain Fleischer écrivain (2008). Enfin, il a réalisé des œuvres documentaires sur la parole d’artistes en arts visuels dont John Heward, Words and Silence (2019) et Fernand Leduc, La peinture et les mots (2013).

Enfin, l’artiste est aussi chercheur dans le cadre d’activités menées à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, par des publications dans des revues spécialisées ou aux éditions EAVM. Il est membre actif du Centre de recherche en arts médiatiques Hexagram/UQAM. Il a collaboré avec plusieurs groupes universitaires de recherches financés par le Fonds québécois pour la recherche sur la société et la culture (FQRSC), entre autres les groupes Nouvelles formes narratives audio-vidéo numériques (2003) dirigé par Chantal duPont, L’Image manquante (2001) et Faktura (2005) tous deux menés par Monique Régimbald-Zeiber. En 2009, il met sur pied le groupe L’Audible et le Visible dans la notation graphique, l’image de la voix et les phonographies visuelles. Ce groupe de recherche a permis de relancer l’équipe d’ARC_PHONO, archives sonores et phonographiques visuelles existant depuis 2005. Le projet d’archives audio a pour but de répertorier numériquement les ambiances sonores d’espaces intérieurs en « voie de disparition ». Enfin, Côté dirige aussi le groupe ARC_DANSE, qui vise à la re-création et à la re-médiatisation d’œuvres chorégraphiques moderne et contemporaine des artistes Jeanne Renaud et Françoise Sullivan, permettant ainsi de réactiver le patrimoine vivant de la danse québécoise.